En bref

  • Projet de solidarité fondé par deux amies à Bruxelles en 2016
  • BruZelle veut simplifier l'accès aux serviettes hygiéniques pour les personnes en situation de pauvreté, qu'elles soient sans-abris ou non.
  • BruZelle rassemble les communautés autour des thèmes suivants : précarité menstruelle, vulnérabilité menstruelle ou pauvreté menstruelle.
  • Non seulement à Bruxelles, mais aussi en Flandre et en Wallonie

Un peu d'histoire

La présidente Veronica Martinez déclare : "Notre organisation s'est développée de façon structurelle suite à une rencontre que j’ai fait dans la rue à Bruxelles. Dans le métro, en allant au cinéma, j'ai rencontré une femme dans le besoin, à qui j’ai proposé mon aide. Elle a refusé mon offre, à moins que je n'aie des serviettes hygiéniques. Elle m'a dit que dans le centre de jours pour les sans-abris, les produits d'hygiène étaient disponibles sporadiquement".

A la même année, en 2016, le film "I, Daniel Blake" de Ken Loach est sorti. Veronica retrouva cette thèmatique. Le personnage principal avait juste assez d'argent pour manger, elle devait voler ses produits d'hygiène. Veronica et une amie, Valérie Machiels, partageaient l'idée qu'il fallait faire quelque chose pour répondre à ces besoins hygiéniques "oubliés" des femmes dans la pauvreté. Elles ont lancé un projet de solidarité en cette fin en octobre 2016.

En janvier 2017, leur fonctionnement a trouvé une structure juridique avec la création de l'asbl BruZelle (le nom signifie "Bruxelles" - "Ze/Elle"). Les centres pour sans-abris et les CPAS ne se focalisent pas sur une offre structurelle de produits hygiéniques. C'est pourquoi Veronica et Valérie ont d'abord fait appel à leur famille et à leurs amies. Elles ont inventé le système des “boîtes de collecte”. Elles ont distribué ces boîtes dans les écoles, les centres culturels, les magasins et les pharmacies, avec l'intention que les gens y laissent des produits hygiéniques inutilisés, encore fermés. BruZelle a commencé par coudre des pochettes les après-midis et soirs. Les volontaires se sont rassemblées pour coudre ces pochettes en tissu, dans lesquels des paquets de serviettes hygiéniques étaient mis.

A Namur, il s'est avéré qu'un groupe de volontaires, autour de Sophie Dube, travaillait déjà dans le même but. Ils sont devenus une antenne de BruZelle en 2018. En 2019, BruZelle a également développé une opération à Charleroi. Tessa Rasmussen et Sara Stala sont volontaires depuis septembre 2019 et continuent à développer leurs activités en Flandre.

Sara, volontaire, nous raconte elle-même comment elle s'est retrouvée à BruZelle : "Je travaillais à Victor à Anvers : un centre de nuit pour les sans-abris du Centre d'Action Social Global (CASG). Les femmes recevaient une ou deux serviettes hygiéniques lorsqu'elles en faisaient la demande. Elles devaient donc à chaque fois surmonter leur honte pour en demander à nouveau. C’étaient des serviettes épaisses et désagréables. Je leur en ai parfois donné d’autres en cachette. En hiver, les familles étaient également accueillies dans l'abri de nuit. Les adolescentes avaient peur que ces serviettes hygiéniques si épaisses ne soient visibles sous leurs vêtements. Nous avons reçu beaucoup de dons de la communauté musulmane. J'ai commencé à leur demander spécifiquement des serviettes hygiéniques. J'ai réalisé qu’on ne pouvait pas ignorer le besoin de produits d'hygiène de ces femmes".

Fonctionnement quotidien

Lorsque nous visitons BruZelle, les "Everladies" viennent nous rendre visite. Un groupe de femmes de bonne humeur se retroussent les manches. Nous parlons avec l'assistante sociale Vanessa du centre communautaire "Everna" d'Evere. "Les personnes qui ont organisé le petit déjeuner dans notre centre communautaire ont suggéré l'idée de travailler pour une bonne cause", dit-elle. "L'année dernière, nous avons fait un gâteau pour un refuge, cette année nous avons choisi BruZelle. Veronica est venue à Everna pour expliquer l'organisation. Elle nous a fourni des boîtes de collecte que nous pouvions personnaliser avec nos couleurs. Nous avons organisé une collecte de serviettes hygiéniques, nous avons cousu des pochettes. Ce soir, nous venons ici pour les remplir, afin que BruZelle le distribue ensuite.

"Nous sommes surpris du nombre de personnes qui veulent aider", dit Veronica. "Nous avons sous-estimé le fait que notre travail peut également être créatif et contribuer à la construction de la communauté. BruZelle est là pour les gens, par les gens".

La volontaire Tessa explique : "Toutes les organisations sociales ne couvrent pas l'ensemble du trajet. Nous ne recevons pas grand-chose des donateurs. Les volontaires et les partenaires des ateliers sociaux, des centres communautaires et des clubs de couture confectionnent les pochettes. Dans les ateliers, elles sont ensuite remplies avec les serviettes hygiéniques. Chaque pochette réutilisable contient 20 serviettes hygiéniques. La pochette garantit l’hygiène des serviettes, qu’elles ne soient pas visibles, et évite aux femmes de se sentir gênées".

"Et à la fin, nous distribuons les pochettes. Nous travaillons avec les CPAS, les centres de jour et de nuit pour les femmes sans abri, les banques alimentaires, les maisons de mères, les épiceries sociales des universités, les ONG travaillant dans les camps de réfugiés et les squats. Nous avons également des permanences dans notre bureau à Bruxelles, où les gens peuvent venir chercher les serviettes hygiéniques ou nous nous rendons à leur rencontre dans la rue".

Veronica : "Nous travaillons en confiance, sans contrat. Nous ne pouvons pas garantir que nous pourrons donner la même quantité de serviettes hygiéniques chaque mois, car nous dépendons des dons. Nous nous efforçons consciemment de faire en sorte que les choses soient aussi simples que possible. Les boîtes de collecte sont par exemple des boîtes de magasin, des boîtes à bananes. La seule chose que nous demandons, c'est d'y apposer notre logo. À Bruxelles, il existe déjà 67 points de ces collectes".

"En plus de notre soutien opérationnel, la sensibilisation est une deuxième fonction importante au sein de notre organisation", déclare la volontaire Sara. "Nous présentons nos opérations à diverses organisations : Femma, Flair, Femme Actuelle, ... Nous sommes heureux de cette attention tout en progressant petit à petit.

Malheureusement, la pauvreté menstruelle reste encore trop souvent cachée aux feux des projecteurs et dans la sphère des tabous".

Informations de contact

BruZelle asblBruZelle
Rue Locquenghien, 19
1000 Brussel
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info@bruzelle.be
M +32 (0)468175165
www.bruzelle.be