De Loodsen
En bref
- Depuis 1993
- Formation et assistance aux bénévoles
- Soutien aux groupes sociaux vulnérables à l’aide des projets ‘De Overzet’, ‘De Overstap’, ‘De tochten van Hoop’, ‘Harmattan’, ‘Platform Noodhulp onder Protest’, ‘Parochie Sociaal’
- Les projets ‘De Overzet’, ‘De overstap’ et ‘Parochie Sociaal’ bénéficient du soutien de ‘Caritas Hulpbetoon’.
- Collaborateurs Frank Morlion, Annemie Luyten, Jill Speeckaert, Kris Verbruggen et bénévoles
« Souvent, nous nous engageons pendant des années pour que certains réfugiés aient une vie bien remplie »
Interview aux collaborateurs Frank Morlion, Annemie Luyten et Jill Speeckaert, et bénévole Fernand Cooreman
L'organisation anversoise ‘De Loodsen’ a été fondée en 1993 et vise à accomplir la fonction diaconale de l’Église à Anvers. En collaboration avec ses bénévoles, ‘De Loodsen’ s’engage à partir de son inspiration évangélique à aider les défavorisées dans notre société, sans faire une distinction. L'organisation accueille des vulnérables, pratique la distribution alimentaire et entre en consultation avec la ville et le CPAS afin de discuter la pauvreté.
‘De Overzet’ est un des projets de ‘De Loodsen’ qui est soutenu par ‘Caritas Hulpbetoon’. ‘De Overzet’ est un centre d’accueil pour des femmes célibataires recevant des soins médicaux, avec ou sans enfants, à l’approche d'un titre de séjour. ‘De Loodsen’ leur offre un accueil provisoire dans l’attente de leur reconnaissance ou régularisation. Pour sa part, ‘De Overstap’ est un centre d’accueil où ces femmes avec ou sans enfants peuvent rester après leur régularisation, dans leur recherche d'une vie indépendante.
Annemie Luyten est coordinatrice de ‘De Loodsen’. En collaboration avec Frank Morlion, diacre, Jill Speeckaert, collaborateur et Kris Verbruggen, secrétaire administrative, elle gère toute l'organisation. Les presque 60 bénévoles sont dès lors indispensables afin de garantir le fonctionnement de ‘De Loodsen’.
Annemie a un large ensemble de tâches : la coordination des différents projets, l’accueil, le soutien et l’accompagnement des bénévoles, la collecte de fonds et le networking. « Ce sont les personnes auxquelles tu t’engages qui te donnent de la joie. Souvent, nous nous engageons pendant des années pour que certaines femmes aient une vie bien remplie. »
Collaborateur Jill Speeckaert explique : « Ensemble avec les réfugiés, nous présentons une demande de régularisation. Si la régularisation n’est pas allouée, au moins ils connaissent leur situation. Ils ne doivent plus attendre éternellement. Nous leur donnons du soutien moral, car une telle procédure prend beaucoup de temps, alors qu'ils ne peuvent rien construire entre-temps. Nous leur offrons un abri, de l’assistance médicale et un abonnement De Lijn. En outre, nous accompagnons les enfants à l’école, nous les aidons à faire leurs devoirs, nous leur apprenons notre culture et habitudes, etc. »
Fernand, bénévole engagé, raconte : « Ma femme An et moi sommes tous les deux bénévoles chez ‘De Loodsen’. Un jour, nous avons trouvé Nia* dans la rue. Elle était sur le point d’accoucher en se trouvant dans une situation d’urgence. Nous l’avons accompagnée à l’hôpital où elle a accouché prématurément. Le garçon a maintenant 5 ans. Nous continuons à rendre visite à la famille en jouant le rôle de ‘parrain et marraine’. »
« Nous avons accompagné Nia à des instances de régularisation et au bout d'un an, elle a été reconnue. Toutefois, elle devait maintenant commencer la vie. »
« Nous l’avons inscrite dans un bureau de logement communal et nous l’avons aidée à trouver une habitation. Nous l’avons également assisté à maîtriser le néerlandais et à chercher un emploi. Lorsque Nia a décidé d’apprendre à conduire le chariot élévateur afin d’augmenter ses chances de travail, nous l’avons accompagnée à l’école d’entreprise. Nous avons aidé la famille à mettre l’administration en ordre et à trouver des instances médicales. En outre, nous avons eu des contacts intensifs avec l’école pour bien suivre le petit fils. »
« Vous recevez certainement quelque-chose de retour », trouve Fernand. « On a les fêtes de Noël et du Nouvel An à l’occasion de laquelle bon nombre d’anciens retournent. » C’est une communauté soudée. » Frank explique : « Une femme éthiopienne qui a vécu à ‘De Overzet’, vient encore régulièrement nous donner un plat fait à la maison. Elle est la ‘mère’ des autres et elle est là pour le soutien moral. Fernand complète : « La solidarité et l’amitié règnent dans le groupe. Les gens savent qu'ils ne peuvent pas aller ailleurs. Cet assistance pour eux est unique. »
En 2008, Frank Morlion faisait son stage comme diacre chez ‘De Loodsen’. Sur la demande du vicaire général Bruno Aerts, il y a retourné en 2017 en tant que président du comité exécutif. Une fois par semaine, il organise une réflexion dans laquelle lui et les réfugiés réfléchissent sur l’actualité. « Nous ne nous cachons pas de notre inspiration évangélique, mais nous sommes ouverts à un publique pluraliste. »
Frank et Jill siègent au fond de crise de ‘Caritas Vlaanderen’ à Anvers. En collaboration avec d’autres acteurs, ils jugent les demandes d’aide pour le fond de crise. ‘Caritas Hulpbetoon’ soutient plusieurs projets de ‘De Loodsen’ en accordant aux donateurs une déduction fiscale.
Safiya veut se sentir en sécurité
Interview à une réfugiée éthiopienne résidant à ‘De Overzet’, ‘De Loodsen’, Anvers
« Je m’appelle Safiya*, j’ai 25 ans et je viens de l’Éthiopie. Ma région était ravagée par les attaques de groupes armés. Des inconnus. C’est ainsi que les jeunes de notre région se sont révoltés. Moi, j’ai participé. Les autorités ont écrasé l’insurrection et nous a capturé. Un jour, j’ai vu l’opportunité de fuir avec les autres prisonniers. Je me suis cachée et ma famille m’a donné de l’argent pour sortir du pays. Je suis venue avec des passeurs dans un bateau et on m’a transportée jusqu’à Bruxelles. Après un an dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile, cela fait maintenant deux ans que je reste chez ‘De Loodsen’ dans ‘De Overzet’ à l’attente de ma reconnaissance. »
Grâce aux cours de néerlandais de ‘De Loodsen’, Safiya peut déjà s’exprimer en langue néerlandaise. Elle n’a pas encore reçu des cours de langue organisés par les autorités. Elle regrette qu’elle n’ait pas encore pu nouer beaucoup de contacts. Puisqu’elle n’a pas encore été reconnue, elle n'ose pas descendre dans la rue. Jill aide à rompre l’isolement : elle se charge d’un stand lors de la fête du quartier et en collaboration avec les bénévoles, elle coordonne les activités tels que les soirées cuisine, les cours de néerlandais ou simplement une bonne conversation.
* Nom fictif
Fuite vers la Belgique après menace de divorce
Interview à une réfugiée marocaine et son fils résidant à ‘De Overzet', ‘De Loodsen’, Anvers
Ermina* a un fils âgé de 8 ans. Elle est d'origine marocaine. Au Maroc, elle a été maltraitée par son mari. Elle voulait divorcer, mais sa famille le lui interdisait, parce qu’elle ne voulait pas porter le blâme. Lorsqu’Ermina s’est divorcée, elle ne pouvait pas aller voir sa famille. Au contraire, des membres de famille la menaçaient et traquaient elle et son fils, de sorte qu’elle était obligée de fuir.
Cela fait maintenant 5 ans qu’Ermina réside dans ‘De Overzet’. Son fils Tano* ne parle pas marocain, mais il le comprend, dit Ermina. Tano écoute attentivement pendant que sa mère raconte une histoire en néerlandais. Ensuite, il fait ses devoirs. Annemie s’assied à côté de lui et lui demande comment s’est passé le jour d’école. Il raconte comment s’est déroulée la journée, plein d’enthousiasme.
*Nom fictif
Coordonnées De Loodsen
De Loodsen a.s.b.l.
Sint-Jacobsmarkt 43
2000 Anvers
T +32 (0)3 2340511
info@deloodsen.be
http://www.deloodsen.be/
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