En résumé

  • Crée en 2008, sur initiative des paroisses de Malines 
  • Maison accessible à toute personne qui se trouve dans le besoin 
  • Ouvert du lundi au jeudi de 9h à 12h et le mercredi de 14h à 16h 
  • Un lieu apaisant pour les personnes 
  • Offre gratuitement de la soupe, du pain, café et thé 
  • Possibilité de cours de langues, soutien scolaire, utilisation d’ordinateurs, téléphone, douche 
  • Possibilité d’entretiens informels ou d’entretiens avec le travailleur de la pastorale ou du diacre.

Un peu d'histoire

A son origine, en 2008, la Koraalhuis était une maison de catéchèse ouverte, qui assurait d’une part les activités de secrétariat des paroisses de Malines et d’autre part  offrait un lieu de rencontre et de documentation en lien avec tout ce qui avait trait à la foi. Il y avait un service de prêt de livres et on y organisait des réunions. Cette structure initiale s’est agrandie et a évolué, grâce à l’écoute attentive des demandes et des besoins des personnes qui s’y retrouvaient.  Le Secrétariat fut transféré et c’est ainsi que la Koraalhuis est devenue ce qu’elle est aujourd’hui : une maison d’accueil, un lieu chaleureux ou tout le monde est le bienvenu, un endroit pour se rencontrer ouvert aux personnes dans le besoin.

En 2017 Koraalhuis a déménagé de la Schoolstraat vers la Fonteinstraatje, ou depuis 3 ans,  se trouvait « het Calefact  » (accueil plan d’hiver).

Erna Seghers, coordinatrice, nous parle du Koraalhuis

Erna Seghers, coordinatrice chez Koraalhuis depuis 2015, témoigne : “Je ne suis jamais seule ici. Un ou deux volontaires m’aident quotidiennement à préparer le thé et le café, à réchauffer la soupe, à faire des tartines et surtout à accueillir les personnes.”

“Notre travail est réalisé par toute une équipe et reçoit des aides multiples. Tous les mardis,  Hubert en Greta, deux de nos volontaires, nous apportent de la soupe faite maison, les mercredis c’est Annie qui vient ici pour en préparer. Nous recevons les invendus de pain de la veille des boulangeries du quartier. Nous recevons aussi du soutien de la Societé de St Vincent de Paul.

Nous pouvons compter sur une dizaine de volontaires motivés, de temps en temps nous accueillons aussi un stagiaire. C’est ainsi que, aujourd’hui, nous avons l’aide de Charlotte qui réside comme étudiante dans le Centre Pastoral interdiocésain. Bientôt nous allons accueillir un étudiant qui va se lancer dans l’enseignement et qui vient ici prester un stage alternatif. Et ce mercredi un autre groupe qui vient préparer de la salade de fruits pour les personnes que nous accueillons.”

Tout le monde est le bienvenu ici: chrétien, musulman, …de n’importe quelle confession ou non croyant. Les personnes se sentent les bienvenues ici, elles se sentent accueillies. Nous n’organisons aucun cours ou sortie fixe, ceci se veut un endroit de repos ou les personnes peuvent se poser.

Les personnes apprécient davantage de passer leur temps ici que lorsqu’on était à la Schoolstraat. Ils parlent ensemble, jouent des jeux de societé de leur propre initiative, ou cherchent un endroit tranquille. Nous souhaitons leur offrir une écoute bienveillante.

Nous sommes attentifs aux besoins des personnes et cherchons avec eux une solution.  Parfois il s’agit d’un problème pratique:  ici il y a la possibilité de prendre gratuitement une douche et téléphoner. Un ordinateur est mis à leur disposition. Certains viennent juste chercher du pain et repartent. D’autres sont simplement en recherche de compagnie, d’autres sont demandeurs d’une conversation plus personnelle... En été notre petite cour est un endroit agréable pour se détendre.”

“Nos visiteurs sont un mélange de personnes très diverses : sans abri, personnes sans papiers, personnes isolées, personnes qui ont une fragilité psychologique, personnes qui veulent se confier, parfois des personnes qui souhaitent s’entretenir avec un prêtre…

Le volontaire qui est là apporte sa touche personnelle dans la plage horaire d’ouverture ou il est présent, avec ses capacités et ses points forts. Par exemple Roger est doué pour les formulaires et les papiers et à l’aise avec l’ordinateur. Annie fait des soupes délicieuses et met une ambiance agréable.

Kris donne du soutien scolaire. Les lundis et mercredis les personnes peuvent suivre ici des cours de néerlandais. Ces personnes ne viennent pour la plupart pas aux autres moments.”

Très souvent tous les problèmes surviennent au même temps. Parfois il suffit d’un divorce pour que commencent les problèmes pratiques ou le découragement, de là on perd son boulot, on n‘est plus à même de payer ses factures et on se retrouve sans domicile. Cela en espérant qu’on ne tombe pas malade en plus … Les personnes qui ne peuvent pas compter sur leur entourage  sombrent plus facilement. Les personnes qui viennent ici ont souvent un gros fardeau sur les épaules : certains depuis leur jeunesse, d’autres depuis peu.”

"Nous ne pouvons quasi jamais résoudre les problèmes. C’est uniquement la personne elle-même qui peut résoudre ses problèmes. Mais nous sommes là. Nous ne les laissons pas tomber. Nous faisons  le chemin avec eux, si ils le souhaitent. Ils sont toujours les bienvenus, on veille à respecter leur autonomie."

Caritas Vlaanderen Koraalhuis

Nathalie, volontaire, témoigne

Nathalie De Roeck, originaire de Paris, habite depuis 34 ans à Malines ou elle a épousé un entrepreneur.

Voici son témoignage :  “Malines est une ville agréable à vivre, une ville à taille humaine. Je suis volontaire depuis 5 ans au Koraalhuis. Lorsque c’était encore un accueil de nuit, je venais comme volontaire nettoyer pendant la journée. Maintenant, tous les mardis, j’aide Erna, la coordinatrice, dans la préparation et la distribution de la soupe et du pain et à l’accueil des personnes. J’avais besoin d’un peu de temps pour me lancer. Je souhaitais apprendre à connaître les personnes, mais ne voulais en aucun cas insister pour tout savoir de leur histoire. Pour la plupart, je ne connais pas les raisons de leur demande d’aide, je ne veux pas le savoir.  Je leur demande surtout ce qu’ils font en ce moment. J’écoute leur récit et j’essaie de leur dire quelque chose d’utile, mais une conversation peut aussi bien tourner autour de choses de tous les jours. Je suis là pour eux, tout simplement.

Je suis impressionnée par la façon dont les personnes s’aident et se comprennent réciproquement. Ils ont beaucoup de choses à partager entre eux, plus qu’avec nous. Notre expérience de vie en tant que volontaire est totalement différente : je ne suis pas sans abri, je n’ai jamais eu recours à une allocation. Au début je me demandais comment j’allais pouvoir parler aux gens. Mais j’ai compris qu’eux-mêmes ne font pas de différence par rapport aux expériences de vie : certains sont devenus de vrais amis. De temps en temps il y a des tensions. Mais nous n’intervenons pas directement. Parfois nous les prenons à part pour parler, et alors l’ambiance redevient agréable.”

Quelques récits de vie

Erna, la coordinatrice nous partages ces quelques récits de vie : “ A son arrivée ici, Rudy* était très tendu et renfermé. Il avait de gros soucis : aussi bien sur le plan relationnel que financier, c’était très lourd pour lui. Il était devenu sans abri et demandait de la nourriture. Il connaissait bien son chemin vers les structures d’aide. Nous lui avons offert une écoute attentive et un peu d’aide par rapport à son suivi médical. Mais ici il a aussi surtout trouvé de l’amitié. Nous le voyons à présent se transformer en une personne joyeuse et pleine d’énergie. Au bout de 4 ans il s’est redressé : il a retrouvé un logement, et reçoit des allocations. Mais il revient toujours, pour se retrouver en compagnie.”

“Kwadwo*, originaire de Cote d’Ivoire, était ici sans papiers. En 2019 on lui a diagnostiqué un cancer de l’estomac, dans le même semaine il est devenu sans abri. Nous avons suivi sa situation, en collaboration étroite avec le Service Asile et Migration. Il était absolument tout seul. Le médecin refusait de commencer son traitement tant qu’il était menacé de perdre son logement. Nous avons cherché de l’aide auprès du  diocèse qui nous a aidé pour le paiement de son loyer. Kwadwo m’a demandé de l’accompagner chez le médecin comme personne de confiance. Il n’était pas alphabétisé, il venait ici pour les cours de néerlandais et appréciait le contact. Cela l’a sorti de son isolement. Même malade suite à sa chimio, il n’a raté aucun cours . Au Koraalhuis,  Kwadwo s’est noué d’amitié avec Yoofi* qui allait chaque jour lui rendre visite à l’hôpital et qui l’a accompagné jusqu’au bout… il y est décédé au mois d’aout. Il a reçu ses papiers sur son lit de mort. Il devait encore juste aller donner ses empreintes à la maison communale mais était trop faible pour s‘y rendre. Nous avons organisé son enterrement avec la communauté musulmane noire d’Anvers, ou il connaissait des personnes. J’étais là, avec son ami Akwasi* lorsque il est décédé. Le soir de Noel, Akwasi est venu ici, en signe de gratitude. Kwadwo est encore présent parmi nous.”

“Nous remarquons que les personnes sans papiers vivent souvent une grosse pression psychologique à cause de l’incertitude. Un jour nous avons reçu une famille irakienne avec 4 enfants qui venait demander un colis alimentaire. La famille avait  traversé de grosses épreuves : la perte d’un revenu stable, l’angoisse de se retrouver sans abri, les soins aux enfants.. mais après un long moment ils ont reçu leur reconnaissance. Ils ont continué à venir nous rendre visite, parfois juste pour nous dire bonjour. Monsieur a alors changé énormément : de introverti, triste, souffrant physiquement du dos et de la tête, il est devenu rayonnant.”

“Anna* connaît une fragilité psychique, avec de gros problèmes de santé: elle a survécu à de nombreuses tumeurs et en a gardé des séquelles. J’ai dû l’accompagner dans les diagnostics médicaux. Elle venait deux à trois fois par semaine pour la compagnie et l’écoute bienveillante. Elle cherchait ici un rythme et un emploi du temps au quotidien. Elle n’est pas la seule à être perdue face à une maladie de longue durée. Anna n’a pas le soutien d’une famille, elle a eu un mariage malheureux et n’a pas d’enfants. Elle s’était isolée mais ici elle a trouvé de l’amitié .”

* Noms d’emprunt

Collaborations

A Malines, Het Koraalhuis collabore avec deux autres structures en lien avec la pauvreté :

  • « De Lage Drempel » est une « Welzijnsschakel » (une antenne de bien-être). Les personnes, pas obligatoirement en situation de pauvreté, y sont les bienvenues pour une tasse de café, pour partager une conversation, des informations, l’utilisation d’un ordinateur et du jardin.
    Heures d’ouverture:
    Lundi, mardi, jeudi et vendredi de 14h à 17h.
    Samedi de 9h à 12h
    Adresse :
    O.-L.-Vrouwestraat 43
    2800 Malines

  • « De Keeting » est une initiative de la ville de Malines. C’est une association qui donne la parole aux personnes en situation de pauvreté. Elles peuvent y recevoir des vêtements, du café, des repas chauds et des tartines, des renseignements et un peu de conversation, l’utilisation d’un ordinateur, du téléphone, des douches et de la machine à laver ; ils peuvent aussi participer à des groupes de travail et à des projets.
    Heures d’ouverture :
    Espace de rencontre: lundi, jeudi et vendredi de 9h à 13h30
    Permanences du bureau : aux mêmes jours, de 10h à 12h et de 13h à 13h30
    Adresse:
    Kroonstraat 64-66
    2800 Malines

Depuis peu il y a des réunions régulières entre ces organisations. Het Koraalhuis entretient aussi des contacts réguliers et collabore avec “Wel en Wee”, het “Sociaal Huis”, les travailleurs de rue, Saint Vincent, « Steunpunt Asiel en Migratie », les asssistantes sociales de “Dringende Medische Hulp”, etc. 

Informations pratiquesKoraalhuis

Koraalhuis
Hoviusstraat 1
2800 Malines
(entrée par Fonteinstraatje)
T: 0032 (0)15 29 19 00
koraalhuis@gmail.com
personne de contact: Erna Seghers

Heures d’ouverture:

Du lundi au jeudi compris de 9h à 12h
Mercredi de14h à 16h

Distribution de soupe et pain: de Toussaint à Paques : mardi, mercredi (et ponctuellement le jeudi si il y a des restes du mercredi)