Caritas Vlaanderen Pauvreté et services sociaux intégrales

Pauvreté et services sociaux intégrales

Familles en situation de pauvreté

Les familles dans la pauvreté risquent davantage de se retrouver dans les services sociaux. De nouveaux chiffres de Caritas Vlaanderen le confirment. Nous avons croisé les données du système d'enregistrement "Guidance in figures" (BINC) avec le nombre d'enfants qui grandissent dans la pauvreté.

Cela montre que les enfants et les jeunes dans la pauvreté ont 2,4 % de chances d'entrer en contact avec les services sociaux. Pour les enfants d'autres familles, cette chance n'est que de 0,6 %. Les enfants issus de familles défavorisées ont donc quatre fois plus de chances que les autres enfants d'avoir des contacts avec les services sociaux.

Ce ne sont pas les chiffres exacts qui sont déterminants. Ce qui est crucial, c'est la constatation indéniable que les enfants qui grandissent dans une famille dans la pauvreté sont plus vulnérables. Ils sont plus susceptibles d'avoir des contacts avec les services sociaux.

La lutte contre la pauvreté comme tâche ?

Ainsi, les animateurs de jeunes se heurtent à la pauvreté. Mais considèrent-ils également que cette tâche est au cœur de leur mission ? Des recherches récentes montrent que les animateurs se concentrent principalement sur l'éducation. Ils ne sont pas aveugles au contexte social dans lequel vivent ces familles et ces jeunes, mais ne s'y attaquent pas toujours.

La façon dont les animateurs de jeunes regardent la pauvreté dans les familles détermine leur interprétation de l'assistance. S'ils constatent que vous modifiez une situation de vie perturbante principalement en bricolant les compétences parentales du parent, ils se concentreront moins sur le revenu ou la situation de vie. C'est pourquoi il est important de savoir comment les animateurs de jeunes considèrent la pauvreté.

Quatre modèles explicatifs

La pauvreté s'explique à partir de quatre modèles différents qui partent de deux dimensions. La première dimension concerne les causes de la pauvreté. Soit vous recherchez des causes dans l'individu ou dans la société. La deuxième dimension se rapporte à la mesure dans laquelle la pauvreté peut être attribuée à la culpabilité d'une personne ou à des événements extérieurs.

En combinant ces dimensions, vous obtenez quatre modèles explicatifs : le modèle de la responsabilité individuelle, le modèle de la responsabilité sociale, le modèle de l'accident individuel et le modèle de l'accident social.

Modèle de la dette sociale

Six animateurs sur dix utilisent un modèle d'endettement social. Cela représente deux fois plus que la population belge globale. Ils considèrent la pauvreté comme une conséquence de l'injustice et de l'exclusion sociale. La société est construite de telle manière que certains groupes restent coincés dans des niveaux d'éducation faibles et dans le chômage de longue durée. Il leur est difficile d'éviter la pauvreté.

Trois animateurs de jeunes sur dix utilisent le modèle de l'accident individuel. Par exemple : un parent tombe malade pendant une longue période et perd son emploi. La famille se retrouve ainsi empêtrée dans les tentacules de la pauvreté.

Le modèle de l'accident social et le modèle de la culpabilité individuelle ne sont guère utilisés. Cependant, parmi la population belge, un sur cinq souscrit au modèle de la culpabilité individuelle.

Confrontation avec la pauvreté

Comment les animateurs sont-ils confrontés à la pauvreté dans le cadre de leur travail ? Trois animateurs de jeunes sur quatre signalent les familles qui ne parviennent pas à maîtriser leurs dettes. Par exemple, ils constatent que les clients leur demandent de les appeler. Ils économisent ainsi sur leur facture de téléphone.

Les animateurs de jeunes soulignent également qu'ils ne peuvent pas participer aux activités ou qu'ils ne peuvent pas satisfaire les besoins fondamentaux tels que la nourriture et les boissons en quantité suffisante. Cela conduit parfois à des situations angoissantes : "Une famille ne pouvait pas payer les factures scolaires en souffrance. Par conséquent, lorsque les rapports ont été distribués, les enfants n'ont pas reçu leur rapport. Ils étaient là, sans rapport, au premier rang de la classe".

Les animateurs de jeunesse voient également l'intérieur de la pauvreté. Ils se heurtent à l'isolement social, au désespoir, à la honte, à la colère et à la tristesse. "Une mère qui n'avait plus de pain à donner avec les enfants à l'école gardait ses enfants à la maison. Alors personne ne verrait qu'il n'y a pas de nourriture".

Pas de tâche principale

Pour trois animateurs de jeunes sur quatre, la lutte contre la pauvreté ne fait pas partie de leur tâche principale. Cela ne signifie pas nécessairement qu'ils ne regardent que de loin. S'il y a de la place pour cela, ils s'attaquent à la situation de pauvreté.

Après tout, les animateurs de jeunes constatent chaque jour que la pauvreté ne peut être combattue qu'en intervenant dans différents domaines : logement, santé, emploi, loisirs... Ils essaient de faire leur part, notamment en orientant leurs clients vers les bons services ou en renforçant la coopération avec d'autres organisations.

Lutter soi-même contre la pauvreté

Un grand nombre de conseillers pour la jeunesse agissent en fait dans le cadre de leurs activités de conseil. Environ 40 % d'entre eux font des consultations budgétaires et travaillent avec les parents sur leurs compétences financières. En outre, trois travailleurs sociaux sur cinq fournissent un soutien pour les documents administratifs.

Un animateur de jeunes déclare : "L'aide budgétaire ne fait officiellement pas partie de notre travail. Pourtant, nous nous mettons au travail parce que les gens ne se rendent pas au CPAS ou parce qu'il n'y a plus de confiance. Nous ne faisons pas de gestion budgétaire et de médiation de la dette.

Recherche à domicile

Cette citation est conforme à l'un des résultats les plus frappants de la recherche : un animateur de jeunes sur deux part à la recherche d'un nouveau foyer avec sa famille.

"J'ai aidé un père à chercher une nouvelle maison. Finalement, nous avons trouvé une maison qu'il pouvait se permettre, mais la maison a de nombreux défauts. Il n'est pas autorisé à voir ses enfants maintenant parce que ce serait trop dangereux".

Soutien

Les animateurs de jeunesse reçoivent-ils suffisamment d'informations et de soutien pour les aider à faire une différence dans la lutte contre la pauvreté ?

Un peu plus de la moitié des personnes interrogées échangent leurs connaissances et leurs expériences sur la pauvreté avec d'autres animateurs de jeunes. Un quart des personnes interrogées travaillent dans un établissement où la lutte contre la pauvreté fait l'objet de beaucoup d'attention. Un sur dix ne reçoit aucune aide, mais en a besoin.

Les animateurs de jeunesse ont besoin de connaissances et d'informations spécifiques pour les aider à lutter contre la pauvreté. Ils estiment qu'il est extrêmement important d'obtenir les informations les plus récentes des organismes qui peuvent les aider à lutter contre la pauvreté.

La grande majorité des travailleurs humanitaires trouvent également qu'il est important de renforcer la fonction de signal. Plus de la moitié souhaitent participer à l'éducation et à la formation sur la pauvreté et échanger des expériences avec d'autres animateurs de jeunes.

Principalement positif

Les parents apprécient les éducateurs qui contribuent à la lutte contre la pauvreté. Néanmoins, ils rencontrent encore trop souvent un obstacle pour approcher les travailleurs sociaux. Cela a beaucoup à voir avec la peur de perdre leurs enfants. C'est pourquoi nous devons insister davantage sur le fait que l'aide à la jeunesse peut jouer un rôle positif.

Le manque de coopération entre les services frustre à la fois les parents et les personnes qui s'occupent des enfants. Plus que jamais, il est nécessaire d'adopter une approche familiale intégrale, dans laquelle les professionnels sociaux savent qui assume quel rôle. En particulier pour les problèmes complexes tels que la pauvreté, il existe un grand besoin de coordination mutuelle. Il est de la plus haute importance de briser les divisions existantes entre les services.

Une approche intégrée est nécessaire

La pauvreté exige une approche intégrale, ce qui la rend immédiatement complexe. Les animateurs de jeunesse qui sont confrontés à la pauvreté en sont conscients, mais ne se considèrent pas comme le moteur de cette approche intégrale.

Des gestionnaires de cas sont nécessaires pour élaborer une telle approche intégrale. Ils assument un rôle de pilotage. Avec la famille, ils élaborent un plan d'aide, au-delà des frontières organisationnelles. Les gestionnaires de cas gardent une vue d'ensemble. Ils réunissent autour de la table tous les professionnels du secteur social lorsque cela est nécessaire. Il est préférable que ces gestionnaires de cas n'assument aucun autre rôle, afin qu'ils puissent se concentrer pleinement sur le plan d'assistance global. Cela nécessite un financement qui tienne compte de ce rôle.

Travaux de structure

Les animateurs de jeunesse ont beaucoup à dire sur la pauvreté des familles. Ils subissent les effets des décisions politiques et des évolutions sociales dans les familles. Leurs signaux doivent donc être captés. C'est la base du changement structurel.

Cela nous rapproche du rôle de politisation des professionnels du secteur social. Les animateurs de jeunesse peuvent également nous aider à lutter contre la pauvreté de manière structurelle.

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