Punt 32
En résumé
- Fondée en 2011
- Initiative de la paroisse de St. Rochus
- Soupe, pain et café gratuits
- Du lundi au vendredi de 11h à 13h
- Destiné à tous ceux qui en ont besoin
- Un endroit pour se détendre et reprendre des forces
- Possibilité de parler à un assistant social
Lors de notre visite au Punt 32 il y régnait une intense animation. Les volontaire étaient fort occupés à la préparation du repas qui est servi à 11h à toute personne qui en a besoin.
Punt 32 offre un lieu pour manger en compagnie des autres, pour se reposer dans un lieu chauffé et aussi pour répondre ses forces. Tous les jours, entre 11h et 14h, les volontaires sont là pour servir un repas - deux à trois services – à une septantaine de personnes.
Volontaire André Deprez et Hugo Vangeel.
Comment est-ce que cela a tellement grandi ?
Hugo Vangeel est un des volontaires à Punt 32. Il est missionnaire au Sacré Coeur et était avant pasteur à St Roch. Il raconte : “ à Saint-Roch, à Bruxelles, nous voyons beaucoup de réfugiés ; avec l’aide de la paroisse, nous avons décidé de leur offrir des vêtements. Nous avons demandé aux boulangers du quartier si on pouvait recevoir leur restants de pain, nous avons reçu du Delhaize de Gooik des aliments surgelés, le centre de service Harmonie nous a donné des boites de conserve. Les réfugiés chauffaient les aliments surgelés dans une boite de conserve sur les bougies chauffe-plat qui se trouvaient dans l’église, ils étaient très débrouillards.”
“Les réfugiés venaient dans l’église réchauffée pour reprendre leur souffle. Face à la demande qui prenait de l’ampleur, nous avons cherché des organisations qui pouvaient nous aider. Nous avons trouvé cette aide auprès de Vluchtelingenwerk Vlaanderen, une organisation qui occupe le bâtiment au 32 Chaussée d’Anvers, les réfugiés y reçoivent un repas. Mais ils n’accueillaient que les réfugiés qui sont reconnus ou ceux qui venaient d’introduire une demande de reconnaissance.”
“Les autochtones sans abri voyaient cela et ne comprenaient pas pourquoi les réfugiés recevaient à manger alors qu’eux ils devaient rester dans le froid. C’est pour cela qu’en 2011 avec la paroisse, nous avons décidé d’ouvrir un lieu à côté de Vluchtelingenwerk Vlaanderen qui soit accessible à ‘toute personne dans le besoin’.
C’est ainsi que ‘Punt 32’ est né, du numéro de la maison, le 32. En 2014 le bâtiment étant devenu trop exigu, nous avons déménagé vers un nouvel emplacement, Nieuwbrug 40, mais nous avons conservé le nom.”
“Nous recevons du pain de Poverello, lorsque ils en ont de trop » raconte, Marie-Thérèse Daniels, assistante paroissiale. “Colruyt nous fait des ristournes. La soupe vient de Dienstencentrum Harmonie.La boulangerie Paul nous soutient de temps en temps avec des biscuits. Parfois les personnes apportent elles-mêmes des choses qu’elles ont reçu d’autres organisations, comme des spaghetti car elles ne peuvent pas les réchauffer comme ça ou du café car pour le préparer il faut beaucoup d’eau.
Nous rassemblons des personnes fort différentes: des sans abri autochtones mais aussi des jeunes de passage. Parfois il y a des tensions mais on y trouve essentiellement d’abord beaucoup de solidarité.”
Assistante de paroisse Marie-Thérèse Daniels et employée Pascal Dossou
Quelques témoignages
Au début, Marie-Thérèse était là tous les jours pour préparer des tartines, mais le nombre de volontaires a rapidement augmenté de telle sorte qu’elle a pu reprendre ses autres activités paroissiales : à présent elle vient une fois par semaine. Pascal Dossou, employé, soutient les nombreux volontaires pour le travail quotidien, une partie des personnes ici est active avec les nombreux volontaires pour les tâches quotidiennes, certains sont là depuis le début du projet.
Tel a été le cas d’Andrée Deprez : avec son mari elle a répondu à l’appel à volontaires lancé par la paroisse pour Punt 32 : “la première fois on était assez déçus car il n’y avait que 2 personnes qui se sont présentées. Mon mari parle volontiers avec les personnes, je préfère faire le service. Mais cela n’a pas duré car le Punt 32 est vite devenu trop étroit et nous avons déménagé vers ce lieu plus vaste. J’arrive ici à 9h30 et je fais les tartines. Actuellement nous n’avons plus beaucoup de temps pour parler aux personnes.”
“Ahmed* (un autre volontaire) ne sait jamais ou il va dormir le soir même mais vient volontiers aider.”, raconte André. “tous les jours il doit trouver 5 euro pour pouvoir se loger. L’assistante sociale qui vient au Punt 32, lui indique les bons services ou il peut s’adresser. Deux autres volontaires ont présents dans le cadre de Serve de City, un projet Européen qui octroie une bourse d’étude à conditions de faire aussi du volontariat, un jeune couple italien est resté suite à cela et aide déjà depuis un an."
Hugo: “beaucoup de nos hôtes souhaitent aller en Angleterre mais en attendant ils sont ici parfois depuis plus de deux ans. Cela a parfois peu de sens mais cela n’empêche que nous devons rester humains. Nous sommes occupés à quelque chose qui n’a pas de fin, mais nous ne pouvons pas les laisser mourir de faim! Les personnes sont très reconnaissantes. Ils me donnent une tape dans le dos et me disent ouvertement qu’ils sont reconnaissants.”
Hugo poursuit: “j’aide les personnes dans la procédure de reconnaissance, cette année la procédure de quatre d’entre eux a abouti, mais ce n’est pas évident. Lorsque vous voulez louer quelque chose on vous demande 3 mois de garantie. Beaucoup sont rejetés à cause de leur nom. Donc c’est moi qui téléphone pour eux, mais lorsque il y a une visite de maison vous voyez immédiatement la méfiance dans les visages des propriétaires.” Marie-Thérèse ajoute: “les lundis une assistante sociale de Bruxelles Accueil Porte Ouverte vient ici, le vendredi elle est remplacée par une assistante de Caritas International.be. Elles sont à disposition des hôtes pour leur questions sociales.”
Le frère et la sœur de Hugo se demandent dans quoi leur frère est occupé. “j’ai dû leur expliquer. Ils voient parfois les personnes se battre pour les vêtements de deuxième main que nous leur offrons, alors que leur fille en a une armoire remplie. Les conflits ne sont pas seulement verbaux, parfois il y a des coups”, dit Hugo. La sœur d’Andrée a aussi été convaincue par le projet, elle a commencé une initiative semblable dans son propre village.
Sur l'accueil du Service Social de Caritas International.be à Punt 32. Témoignage des deux employées.
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En pratique
Punt 32
Bld Adophe Max 57
1000 Bruxelles
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Distribution gratuite de soupe avec pain du lundi au vendredi de 11h à 13h