En bref

  • Welzijnsschakel à Bruges
  • réunion, distribution de nourriture, classe numérique, aide aux devoirs, activités de loisirs, ... et un projet de cohabitation "Kantelwonen"

Le tout début

Bart Verhelle : "Je suis diacre à la paroisse Sint-Kruis à Bruges. C'est le curé qui m'a mis en contact avec Carlos Seyssens. Nous nous sommes retrouvés dans l'idée de rejoindre les personnes en situation de pauvreté par le biais d'un repas. Nous voulions non seulement promouvoir la cohésion sociale avec les personnes en situation de pauvreté, mais aussi les aider à sortir de la pauvreté, en leur apprenant leurs droits, en découvrant avec elles leurs possibilités et leurs talents et en leur apprenant à se prendre en charge. Kantel a été fondé en 2018, et deux ans plus tard, nous sommes devenus une association à but non lucratif."

Kantelkantine

Bart : "Grâce à notre "Kantelkantine", nous voulons mettre les gens en contact par le biais d'un repas, nous cuisinons ensemble, puis nous prenons le repas ensemble et nous échangeons les uns avec les autres. Mais l'opération va plus loin. Nous nous sommes développés grâce aux initiatives des gens.

Au début, nous n'avions pas de locaux propres, mais nous étions autorisés à utiliser le centre communautaire de Schonevelde. Au bout de deux ans, nous avons eu la possibilité de nous installer dans les bâtiments du couvent sur la Kannunik Decoeneplein à Male (Sint-Kruis). Les sœurs de Pittem avaient quitté ce bâtiment en raison de leur âge avancé. C'était à la fois un centre paroissial (l'ancienne église), une maison et une école.

Tous les mercredis après-midi, nous y organisons un repas végétarien, grâce aux fonds que nous recevons de Mintus, Flever (association de la ville de Bruges qui collecte tous les excédents alimentaires et les distribue en fonction de la demande aux associations de lutte contre la pauvreté dans la région). Nous collectons également les surplus d'Alvo et de Delhaize, un magasin bio et un préparateur de repas végétariens à Maldegem. Nous recevons les excédents de pain de quelques boulangers locaux. Ce que nous n'utilisons pas pour notre repas, nous le mettons de côté sur une table dans une pièce pour le distribuer aux personnes qui l'emporteront chez elles à 16 heures.

Le matin, nous préparons une soupe. De 14h à 17h, nous cuisinons ensemble, puis nous dînons ensemble jusqu'à 18h30. Ensuite, nous nettoyons pour terminer à 19 heures, afin que les gens puissent encore rentrer chez eux par les transports publics.

Il y aura de la cuisine, avec les personnes et quelques volontaires. Ceux qui ne veulent pas cuisiner trouvent la convivialité à table. Certaines dames décorent la salle avec leurs travaux manuels (drapeaux, crochet, ...). Elles discutent et s'occupent.

Nous préparons aussi toujours un rafraîchissement (dessert, salade de fruits, boisson, ...) le mercredi matin pour une opération de parents d'élèves des écoles de Sainte-Croix. Ils essaient de réunir les parents qui ont un peu plus de difficultés le mercredi après-midi. A ces moments de rencontre, nous proposons du café, du thé et un dessert. C'est ainsi que nous cherchons le contact et que nous encourageons les gens à venir vers nous.

Nous fournissons également des desserts à l'opération playground de Bruges, qui organise des activités pour les jeunes le vendredi. Les moniteurs assurent l'encadrement et nous leur fournissons de la soupe, des biscuits, du lait chocolaté. Nous essayons également de nous faire connaître de cette manière. Nous voulons nous placer dans la société pour qu'il n'y ait pas de seuil à franchir pour venir à nous et pour que nous puissions être utiles les uns aux autres".

Kantelhuis

Bart : "En collaboration avec l'association locale Saint-Vincent, nous organisons également une banque alimentaire dans nos locaux. Nos bénévoles s'approvisionnent auprès de la banque alimentaire de Kuurne. L'association Saint-Vincent s'occupe de la distribution des colis alimentaires."

Kantelstek Digital, Kantelklas et Kantel Salaam

Bart : "Nous organisons le "Kantelstek Digital" pour les personnes ayant des difficultés numériques. Dans les 'Kantelklas', nous organisons un soutien scolaire pour les enfants de l'école primaire qui ont des difficultés. "Kantel Salaam" est une collaboration avec la communauté musulmane de Bruges : nous donnons la parole à des femmes musulmanes, nous cuisinons ensemble et nous les mettons en contact avec notre peuple, en vue d'une compréhension mutuelle.

Kantelwonen

Bart : "'Kantelwonen' a été créé pour les personnes qui sont venues nous voir et qui devaient louer dans des conditions scandaleuses. Ils sont sur la liste d'attente pour un logement social depuis des années. Ici, à Bruges, il faut normalement cinq ans pour obtenir un logement social, mais c'est aussi souvent par incompétence que les gens ne répondent pas suffisamment aux lettres, ce qui les met hors circuit. Kantelwonen est un projet de cohabitation comprenant cinq unités d'habitation.

Cantel living est un projet en préparation. La maison du couvent est classée monument historique, ce qui fait parfois grimper le prix des transformations. Nous sommes encore en pleine phase de travaux de transformation. Nous espérons que les résidents pourront emménager dans le bâtiment d'ici la fin du mois d'octobre 2023. Caritas Hulpbetoon nous soutient financièrement dans ces coûts de rénovation.

Nos résidents sont un père dont la belle-fille est handicapée, un père dont le fils est handicapé mental, un homme seul qui a du mal à joindre les deux bouts, une femme autiste qui a du mal à fonctionner dans la société à cause de cela, et une femme handicapée physique. Tous ont besoin d'une certaine forme de soutien, mais en retour, ils aident aussi les autres.

L'objectif du cohabitat est de vivre ensemble. Ils peuvent rester aussi longtemps qu'ils se sentent à l'aise avec nous. Ils louent la maison à un tarif réduit d'un commun accord et en fonction de leurs revenus. Actuellement, ils se réunissent tous les mois avec un consultant en cohabitation de la ville de Bruges, que nous avons engagé, afin d'apprendre à se connaître.

Volontaires

Bart : "Pour nos résidents à Kantelwonen, un certain nombre d'interactions se sont développées spontanément, les copains jouant le rôle de compteurs pour la personne.

Pour les repas, Carlos et moi sommes le personnel habituel. D'autres aides se présentent spontanément. Nous commençons par là et le reste vient naturellement. Les gens viennent aider pendant une demi-heure et sont relayés par d'autres. Il y a une bonne ambiance parce que rien n'est imposé. Les gens se sentent socialement obligés d'aider pour une fois. Il fonctionne sans rendez-vous. Des étudiants de l'université de Vives viennent également ici. Ils sentent la gratitude des gens lorsqu'ils viennent ici pour donner un coup de main".

Témoignages

Bart : "Jeanne* vit ici, à Sint-Kruis, dans une maison miteuse dont elle a hérité et dont les murs sont couverts de moisissures. Elle souffre d'incontinence, ce qui l'a isolée. Elle n'a plus de contact avec ses sœurs, mais c'est son frère qui s'occupe d'elle. Elle accoste les gens dans la rue, car elle a tellement besoin de contact. À Kantel, elle aime beaucoup venir, même si elle ne peut pas toujours venir à cause de son problème physique. Nous lui apportons alors la nourriture et lui tenons compagnie. Elle se réjouit de rester à Kantel Living où elle pourra se déplacer facilement avec son fauteuil roulant.

Lies*, la dame autiste qui vient vivre chez nous, était au départ très silencieuse. Elle ne parlait pas en son for intérieur. Elle a une maîtrise en pédagogie, mais ne trouve pas de travail à cause de son autisme. Comme elle perçoit très bien l'humeur des autres, nous lui avons confié la tâche de nous signaler les personnes atteintes d'un trouble mental et qui ne fonctionnent plus bien, afin de les jumeler avec un parrain ou une marraine qui les suivra. Grâce à la responsabilité que nous lui avons confiée, elle s'est épanouie ouvertement. Elle dirige d'ailleurs avec nous le terrain de la cantine numérique. D'une personne très timide, elle est devenue une femme confiante qui explique aux autres. Nous sommes fiers de cette belle interaction.

Certains patients psychiatriques participent à nos activités. L'une d'entre elles est Marina*, une dame tranquille qui, au début, n'osait pas venir à la distribution de nourriture. Lors de la pandémie de covidés, nous avions mis en place le Kantelkar : nous apportions de la nourriture à domicile. C'est ainsi que Marina a progressivement pris confiance en nous. Aujourd'hui, elle participe à toutes les activités de la cantine. Elle aide à l'essuyage, vient chercher la nourriture. Elle s'est épanouie ouvertement. Elle veut amener un jour sa responsable du centre psychiatrique chez nous pour montrer ce qu'elle fait avec nous.

Chantal* faisait de l'administration aux services de la ville. Elle peut être très courte et dure, mais elle continue à venir chez nous parce qu'elle y trouve de la chaleur, une tasse de café et de la nourriture. Elle cherchait le bénéfice de son côté, jusqu'à ce que je lui demande si elle n'aimerait pas nous représenter à la consultation des associations de lutte contre la pauvreté à Bruges. Depuis, elle s'est attelée activement à cette tâche et s'en acquitte très bien, si j'en crois les réactions positives.

C'est un travail très agréable et gratifiant. Je n'ai pas besoin d'être remerciée par les gens, on peut lire la gratitude dans leurs yeux. J'ai un but dans mon existence parce que je peux apporter quelque chose aux personnes qui viennent à Kantel".

* Nom fictif

Contact

KantelKantel
Kannunick Decoenplein 2
8310 Bruges
info@kantelbrugge.be
www.kantelbrugge.be
 

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