Réflexion sur la Journée mondiale des pauvres
Dès le mois de juin, nous avons tiré la sonnette d'alarme auprès de Caritas Vlaanderen concernant les graves conséquences que COVID-19 et les mesures de sécurité du gouvernement auraient sur la distribution des revenus et le bien-être sociale en Flandre. Les études COVIVAT ont déjà montré que les personnes ayant une éducation courte, les locataires, les célibataires avec enfants, les personnes ayant des contrats atypiques, les chômeurs et les handicapés, les personnes à faibles revenus et les jeunes, avec des contrats flexibles ou freelance, ou qui ne trouvent pas de travail,... ou en bref, des personnes qui étaient déjà en difficulté, ont été les plus touchées par la crise corona. Ils ont été poussés dans la (grande) pauvreté. Aujourd'hui, les données sont assez alarmantes. Pas seulement ici, mais à l'échelle mondiale.
Selon le Programme alimentaire mondial des Nations unies, 230 millions de personnes sont menacées de famine. C'est 130 millions de plus que l'année dernière. Grâce aux 162 organisations membres de Caritas dans le monde, des millions de personnes reçoivent de la nourriture, du savon, des masques et des désinfectants et sont informées sur la manière de prévenir l'infection. Nous travaillons à la protection des droits fondamentaux de chacun, tels que le droit à l'alimentation, à la santé, à la protection et à l'information.
Les organisations locales que nous soutenons jouent un rôle crucial à cet égard. Ils sont mieux à même d'offrir une aide appropriée aux personnes concernées. Ils doivent avant tout être reconnus comme des acteurs de la solidarité immédiate. En Flandre, nous les soutenons par l'intermédiaire de Caritas Hulpbetoon. Nous les aidons à aider les personnes dans le besoin.
Malheureusement, nous constatons une augmentation spectaculaire du nombre de personnes ayant besoin d'aide. Le "Vlaamse Armoedebarometer" a indiqué fin septembre que le risque de pauvreté augmente dans presque toutes les communes flamandes. Selon le rapport, cela est toujours dû à une "politique de pauvreté pauvre".
Caritas Flandre appelle donc les responsables politiques à prendre les mesures nécessaires :
- À tous les États membres de l'UE : reconnaître la nécessité d'une directive-cadre juridiquement contraignante pour les régimes de revenu minimum, en tant qu'étape décisive pour garantir une vie digne à toutes les personnes dans l'Union européenne,
- Au niveau fédéral et flamand : prendre des mesures de renforcement des revenus et assurer une protection plus large en cas de perte de revenus,
- Investir dans des logements abordables,
- Assurer l'égalité des chances dans l'éducation et le travail,
- Fournir aux organisations humanitaires les ressources nécessaires pour répondre aux besoins immédiats.
En relevant les pensions les plus basses et en augmentant les prestations minimales, le nouveau gouvernement fédéral espère répondre aux besoins sociaux. Mais il ne fait aucun doute que des mesures devront encore être prises pour freiner l'augmentation des chiffres de la pauvreté. Nous croyons fermement que la récession imminente doit être abordée avec une volonté et un engagement politiques forts.