Bruxelles Accueil Porte Ouverte
En résumé
- Initiative du Décanat Bruxelles-Centre
- Une des 4 antennes de CAW Brabantia
- Une approche en trois volets : service social, librairie, accueil ouvert
‘Bruxelles Accueil Porte Ouverte’ (BAPO), en néerlandais Brussel Onthaal Open Deur (BOOD), est un centre réligieux d’information, un service social de première ligne et un lieu d’accueil pour les personnes en recherche d’une écoute bienveillante. Leur librairie/bureau est situé au cœur de Bruxelles, à côté de l'église Sint-Niklaas.
Photo de gauche à droite : le directeur Edward Bekaert et l'assistante sociale Lyne Uytterhoeven
Un peu d'histoire...
En 1971, la diocèse de Bruxelles Centre a pris l’initiative de créer un lieu en dehors de l’église ou les personnes pouvaient s’adresser pour leur demandes en lien avec la religion. Le Concile Vatican II avait suscité beaucoup de questions du public. Un entretien avec un prêtre dans un église était souvent associée avec une confession. Un lieu comme « Bruxelles Accueil Porte Ouverte** » permettait d’éliminer cet obstacle : les prêtres y assuraient une permanence et offraient une écoute attentionnée. Face à la quantité de demandes de type social et souhaitant y apporter une réponse professionnelle, la décision a été prise d’élargir le service en y intégrant une assistante sociale.
Le service a évolué avec le temps. Des volontaires ont pris la place des prêtres pour assurer l’accueil. Le service social s’est étoffé : actuellement il compte trois assistantes sociales. Bruxelles Accueil Porte Ouverte reste un centre religieux d’information et une librairie de textes religieux avec une petite section d’objets religieux et de la littérature spirituelle.
**Bruxelles Accueil Porte Ouverte’ (BAPO), en néerlandais Brussel Onthaal Open Deur (BOOD),est parfois confondue avec « La Porte Ouverte » rue Kogels à Bruxelles. La Porte Ouverte est une maison d’accueil pour femmes et enfants, alors que BAPO poursuit une autre mission.
4 antennes
Bruxelles Accueil Porte Ouverte fait partie des 4 antennes locales de CAW Brabantia, le but est d’unir les forces des services sociaux. Les autres antennes sont :
- Le service social de Caritas International.be : c’est aussi un service social de première ligne mais il répond plus spécifiquement aux demandes des étrangers en dehors de l’Union européenne, entre autre en ce qui concerne le retour volontaire. Les deux services sont complémentaires : dans la cas de demande de retour volontaire dans un des pays de l’Union européenne, Caritas adresse la personne à Bruxelles Accueil Porte Ouverte. C’est le cas par exemple des personnes qui, contrairement à leurs attentes, ont plus de chances de trouver un travail dans leur pays d’origine qu’en Belgique.
- Entr’Aide à Sint-Gilles fonctionne comme un lieu d’accueil, un café ou les personnes peuvent avoir accès à un ordinateur. Deux éducateurs proposent leur écoute et deux assistantes sociales assurent le service social. Ce centre est ouvert tous les matins.
- Le service social de Kuregem est principalement – mais pas exclusivement - orienté à venir en aide des habitants du quartier.
Toutes ces antennes sont des services sociaux de première ligne. Ce sont des lieux d’accueil ouverts à tous. Bruxelles Porte Ouverte travaille en étroite collaboration avec des organisations actives dans le secteur social et dans le soins de santé telles que Caritas International.be, Diogenes, services juridiques, Medimmigrant, Fairwork Belgium, les CPAS, Maison Médicale, FOD Direction générale de le sécurité sociale des Personnes avec un handicap, Samusocial, Punt 32, etc.
Le Service Social
Bruxelles Accueil Porte Ouverte soutient les personnes qui rencontrent des difficultés financières par un service de prêt sur mesure sans intérêts ( ou exceptionnellement via un versement unique). Le critère le plus important pour accéder à cette aide financière est lorsqu’elle permet de débloquer des situations-clé pour éviter une surenchère de difficultés. Concrètement cela couvre des coûts tels que des soins de santé, école, logement, le retour volontaire pour des personnes pour lesquelles l’Organisation Internationale de la Migration (IOM) n’intervient pas....
Ensemble avec la personne demandeuse, le service social propose un plan de remboursement selon les possibilités et dans le respect de la dignité de la personne.
“Nous avons un haut taux de remboursement. Nous faisons souvent des appel à solidarité : ces remboursements nous permettent d’aider d’autres personnes, les gens sont sensibles à cela.”, dit Edward, directeur.
A côté des ressources de CAW Brabantia, une partie importante du budget de Bruxelles Porte Ouverte est couvert par des dons de l’Eglise Catholique de Bruxelles.. Caritas Hulpbetoon soutient financièrement le service social dans l’accueil des personnes le plus vulnérables.
Trois assistantes sociales travaillent chez Bruxelles Accueil Porte Ouverte, une fois par semaine une d’elles se rend à Punt 32, pour soutenir les personnes dans leur demandes sociales. “Lorsque Punt 32 nous adressait des personnes par le passé, le pas était souvent trop grand pour elles. À présent que nous nous rendons là-bas, nous établissons des relations de confiance et de là les personnes font spontanément la démarche vers notre service social.”
Magasin de livres
Contrairement aux autres services sociaux, les personnes rentrent dans le magasin de livres, cela permet d’eviter qu’elles ne soient “cataloguées”, la démarche vers une demande d’aide sociale s’en trouve facilitée. Bruxelles Accueil comble aussi le manque de magasin de livres religieux dans le centre de Bruxelles.
Accueil ouvert
Des volontaires ainsi que des salariés assurent l’accueil, une dizaine de volontaires assurent une écoute bienveillante et si nécessaire orientent vers l’assistant social. Le public accueilli est varié : sans abri, jeunes, touristes, refugiées (en nombre moindre), des personnes qui viennent avec une question sur l’église (ex: horaire des messes) …
Quelques témoignages
Le Directeur, Edward Bekaert, et l’assistante sociale, Lyne Uytterhoeven témoignent: “Jef* était addict à la boisson et aux drogues et sans abri. Il vivait depuis une dizaine d’années à la rue. Au fil des années il a construit une relation de confiance avec nous. Il recevait aussi de l’aide des travailleurs de rue de Diogenes avec qui nous collaborons. Lorsque nous avons décidé de prendre en charge exceptionnellement ses médicaments, on voyait Jef quotidiennement. Il y avait des semaines ou nous devions appeler l’ambulance. Deux fois, nous avons dû littéralement le ramasser. Pour notre équipe c’était très intense : nous avions un lien fort avec lui mais on le voyait sombrer de plus en plus. Nous avons reçu la bonne nouvelle qu’il avait été admis dans une clinique de désintoxication.
Il y a eu un tournant dans sa vie lorsque il a été admis au projet Housing First : en tant que sans abri fragile il a reçu un logement avec une prise en charge sociale quasi quotidienne.”
“Lorsque vous travaillez ici vous devez parfois accepter que les personnes font un pas en avant mais ensuite deux pas en arrière.”
“Imani l’africaine * est restée sans abri en Belgique après avoir fui son mari. Son fils Yaro* avait un handicap sévère, elle nous a été envoyée par un service d’accompagnement pour personnes avec un handicap mental. Nous l’avons accompagnée et soutenue dans ses démarches, elle était pleine d’espoir et courageuse. Elle a trouvé un appartement. Nous avons parlé avec le Fond du Logement Bruxellois « Brussels Woningfonds » pour l’aider dans la garantie locative. Nous avons reçu une reconnaissance de « FOD Sociale Zekerheid voor de beperking » (assurance sociale pour personnes avec un handicap) pour Yaro, là elle a aussi une allocation majorée. En appel, nous avons aussi obtenu l’approbation du CPAS. Ensemble avec le service d’accompagnement nous avons trouvé une école adaptée pour Yaro. Un autre service a donné des cours à Yaro pour améliorer sa diction et l’a soutenu à l’école. Devant s’occuper des soins à son fils, Imani a perdu son travail. Elle est actuellement en arrêt maladie, sa situation reste précaire. Elle doit introduire chaque année une demande pour prolonger son titre de séjour. Chaque année c’est une attente stressante, mais nous restons à ses cotés pour suivre cette situation.”
“Les histoires à succès ne sont possibles qu’en travaillant en collaboration sur un plan commun avec les autres services sociaux.”
“Nous accompagnons Ahmed*, un monsieur marocain porteur de handicap avec une longue prise en charge. Ila perdu son permis de séjour suite à des erreurs dans son dossier. Nous l’avons aidé dans son dossier chez l’avocat et il a reçu justice. Aujourd’hui il a son deuxième titre de séjour témporaire d’un an. Nous œuvrons afin qu’il soit pris en charge par une communauté thérapeutique en lien avec des personnes qui ont son type de handicap. Nous avons pris en charge sa garantie locative. Entretemps la FOD a pris en charge le remboursement de ses arriérés d‘allocations.
Nous travaillons en partenariat avec Saham pour son suivi professionnel. Il a trouvé un travail adapté dans un centre de jardinage ou ils sont très contents de lui. Il a reçu un logement dans un centre d’accueil mais lorsque son deuxième titre de séjour aura expiré, nous allons l’aider à trouver un autre centre. Nous l’accompagnons actuellement dans la gestion de son budget.” (Lyne)
“Parfois c’est un peu l’histoire de « l’œuf et de la poule », par exemple quelqu’un a besoin d’un logement pour trouver un travail mais au même temps on a besoin de travail pour pouvoir louer un appartement.” (Edward)
“Mauritz* a une addiction aux jeux. Il est arrivé ici avec des questions sur la reconnaissance de dettes et avec un courrier qui disait qu’il devait quitter son logement social si il ne payait pas ses arriérés. Nous l’avons adressé vers un avocat pro deo. Il était aussi d’accord pour s’adresser vers un administrateur de biens « administratieve bewindvoering » : à qui il était prêt de confier la gestion de son budget . Dans le cas contraire il aurait perdu son logement. Le budget hebdomadaire limité à sa disposition l’obblieait à faire un choix : jouer ou avoir assez à manger. Nous l’avons motivé à prendre lui-même ses responsabilités. Nous avons pris le temps de l’écouter et nous l’avons motivé en augmentant son autonomie budgétaire l’année suivante. Entretemps sa dette pour le logement sociale est quasi remboursée. Il va donc bientôt recevoir une allocation majorée. Nous avons une vision positive sur le futur »
Le volontaire Fried* est à l’Accueil et est en conversation avec un client. Dès qu’il en a le temps il explique : “les personne n’ont pas d’obligation ici. On ne leur pose pas de question embarassante. L’initiative leur revient entièrement. Je suis prêtre et dans ma paroisse j’ai moins de temps qu’ici ou je prends le temps de les écouter. Ces personnes anonymes ont un visage ici pour moi, je leur veux du bien.”
*Nom fictif
En pratique
Bruxelles Accueil - Porte Ouverte (BAPO)
Rue de Tabora 6
1000 Bruxelles
Google maps
T +32 (0)2 5118178
bapo@bapobood.be
www.bapobood.be/
Heures d'ouverture du service social:
Sans rendez-vous :
Lu : 10h-13h 14h-16h
Ma, mer : 10h-13h 14h-17h
Ven : 10h-13h
Sur rendez-vous :
Je : 10h-13h 14h-17h
Samedi et dimanche : fermé
Heure d'ouverture Accueil :
du lundi au samedi : 10h-17h45
dimanche : fermé